10 févr. 2016 - 18:10
Madame de Staêl, les Allemands tourmentés, la tentation de Faust, la passion des tragédies, la peur de l'avenir : on pourrait allonger la liste des poncifs et autres clichés en partie éculés, en partie vrais. Une chose est sûre. Après la "Willkommenskultur", la culture de bienvenue, l'heure est désormais aux pires scénarios. A en croire certains, l'Allemagne n'en aurait plus pour longtemps.
Une coalition hétéroclite associe des démocrates un tantinet populistes (restons gentils) de la CSU bavaroise et la droite radicale populiste de l'Alternative pour l'Allemagne et les anti-islam de Pegida.
Mais cet fantasme quasi orgasmique d'une Allemagne auto-destructrice est un mythe. Le pays se porte bien merci. Aucun Allemand n'a eu jusqu'à aujourd'hui à supporter des conséquences négatives de l'arrivée de nombreux réfugiés. Personne ne s'est retrouvé au chômage après s'être fait piquer son job par un migrant moins bien payé. Personne n'a été mis à la rue pour loger les nouveaux arrivants contrairement à de faux courriers administratifs que la fachosphère a fait circuler sur les réseaux sociaux. Les impôts n'ont pas été augmentés pour financer cette immigration. Le pouvoir d'achat est à la hausse, le chômage continue de baisser.
Mais les fantastmes apocalyptiques gagnent du terrain. Et contre cette vision subjective qui ne traduit pas la réalité, la classe politique a du mal à regagner le terrain perdu. Surtout quand le gouvernement passe son temps à se quereller renforçant l'impression qu'il est dépassé par les événements.
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