Les internautes avaient été appelés à voter en ligne pour sélectionner un des 14 projets proposés. L'heureux gagnant montrait un dessinateur armé d'un crayon qu'il enfonçait dans l'arme d'un terroriste sur le pied duquel un petit chien à la Idefix urinait. Sur la partie droite du char, on pouvait voir le drapeau français et les portraits des journalistes assassinés. 

Le 22 janvier, jour de l'amitié franco-allemande, le carnaval de Cologne annonçait fièrement la nouvelle et présentait la décoration du char retenu. Las, une semaine plus tard, les organisateurs ont fait machine arrière affirmant dans un communiqué : "Nous souhaitons que les participants puissent s'amuser sans soucis. Nous ne voulons pas avoir un char qui remette en cause l'esprit joyeux du carnaval" En clair, les craintes que les mesures de sécurité nécessaires soient trop gênantes ou qu'un danger terroriste ne se fasse jour ont pris le dessus.

Caricature de Klaus Stuttmann se moquant de la peur des organisateurs du festival de Cologne

Les organisateurs ont été vivement critiqués dans les médias et par différents responsables politiques. Après coup, ils reconnaissent avoir fait une erreur en dévoilant à l'avance leur projet de char donnant libre cours par là au développement de craintes en tout genre. A Düsseldorf, autre ville de la vallée du Rhin où on fête le carnaval et qui entretient une rivalité de toujours avec Cologne, on préfère traditionnellement ne pas présenter à l'avance les chars qui participeront à la parade pour éviter des critiques et des pressions diverses. Les rivaux de Cologne se refusent à dire si un char consacré à "Charlie Hebdo" et à la liberté de presse sera au départ le 16 février prochain.