Mithat Gedik, le musulman trop intégré

 

Mihat Gedik, un Allemand d'origine turque (à gauche sur la photo), est un modèle d'intégration. Ce directeur d'une entreprise à Mannheim est marié à une "Allemande bio", comme on dit ici. Ce musulman a même poussé le zèle en faisant baptiser ses enfants. Il s'engage dans sa petite ville dans le monde associatif où il est très apprécié, notamment dans la société de tir, une institution des plus traditionnelles en Allemagne, dont il a été couronné le roi cette année. Sauf que cette association prévoit dans ses statuts que seuls des chrétiens peuvent en être membres.

 C'est l'affaire de l'été en Allemagne. Comment une association aussi traditionnelle soit elle peut-elle en 2014 rejetter un membre au parcours et à l'engagement aussi exemplaires ? Comment peut-on sanctionner une intégration aussi exemplaire ? 

Petit rappel d'abord sur les sociétés de tirs. Presque tous les villages ont leur "Schützenverein", des associations héritées du Moyen-Age et qui ont aujourd'hui des ambtions avant tout sportives et conviviales. Les membres se retrouvent régulièrement pour s'entraîner et organisent une fois par an une fête lors de laquelle on mange et on boit beaucoup. En uniforme traditionnel avec chapeau à plume en sus, le nouveau "Schützenkönig", le roi de la société, va être sélectionné après des épreuves de tir. Il conserve ensuite son titre jusqu'à la prochaine fête, un an plus tard.

On comptait 15.000 de ses associations en 2011 en Allemagne. Certaines comme celle à laquelle appartient Mithat Gedik sont d'obédience catholique. Lorsque la hiérarchie a appris qu'un roi du tir était d'origine musulmane, elle n'a pas apprécié cette remise en cause de ses règles. 

Une vague de protestations s'est alors levée dans le monde politique régional et national ainsi que dans les médias. L'organisation BHDS a finalement accepté hier un compromis. Mithat Gedik peut conserver son titre de "Schützenkönig" -de roi du tir- mais il ne pourra pas fort de ce titre participer à des compétitions régionales. 

Le débat au sein de ces associations tradtionnelles promet de rebondir. Les progrès de l'intégration des personnes d'origine étrangère et issus d'autres cultures vont l'alimenter. 

Le cas il y a trois ans d''un "Schützenkönig (à droite sur la photo) avait également fait le buzz. La tradition veut que l'heureux élu se choisisse une reine. Seulement voilà: le très populaire Dirk Winter, un marchand de boissons membre de sept ! sociétés de tirs (autant de clients) était homosexuel et sa reine un roi. Personne n'y a trouvé à redire jusqu'à ce que la hiérarchie catholique ne se réveille quelques mois plus tard. 

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