Les dernières réunions du groupe parlementaire chrétien-démocrate n’ont pas été une partie de plaisir pour Angela Merkel, certains députés ayant subi la grogne de leurs électeurs le week-end et la répercutait ouvertement face à la chancelière se voyant reproché d'avoir généreusement ouvert les frontières aux réfugiés ces dernières semaines.
Les chrétiens-sociaux bavarois sont encore plus critiques. Et à peine un nouvel accord avait-il été conclu entre les partis de la grande coalition jeudi dernier que le ministre de l’Intérieur faisait une sortie dont la chancellerie n’était pas informée. Thomas de Maizière proposait de réduire les possibilités pour les réfugiés syriens de faire venir leurs familles en Allemagne. Le ministre qui a déjà été en partie dépossédé du dossier au profit du bras droit d’Angela Merkel Peter Altmaier a été rappelé à l’ordre. Mais le ministre des Finances Wolfgang Schäuble a pris la défense de son collègue à l'Intérieur.
Et lundi matin, l’inimaginable a eu lieu. Lors de la rencontre hebdomadaire des instances dirigeantes de la CDU, Angela Merkel a été mise en minorité sur ce dossier et a dû s’incliner face à ses barons plaidant pour une politique plus restrictive.
L’intéressée peut difficilement remercier son ministre de l’Intérieur sans provoquer un soulèvement de ses troupes. Elle est donc affaiblie même si un putsch parait peu probable, personne n’étant susceptible de remplacer Angela Merkel qui reste la meilleure locomotive de la CDU. Une locomotive certes affaiblie. Un sondage paru aujourd’hui donne 34% aux chrétiens-démocrates dont le score avait atteint jusqu’à 43% il y a quelques semaines encore. Le grand gagnant de la grogne à la base est le parti populiste Alternative pour l’Allemagne qui dans le même sondage pour le  quotidien « Bild Zeitung » atteint pour la première fois les 10%.