01 sept. 2015 - 18:45
Il y a des mots comme ça qu'il vaut mieux éviter. Les comparaisons douteuses avec l'époque nazie en font partie en Allemagne car elles se retournent presque toujours contre son auteur. Et parler en 2015 d'un "nègre" pour évoquer une star de la chanson a des relents nauséabonds. Joachim Herrmann avait dans l'émission "Hart aber fair" sur la première chaîne publique ARD lundi soir aggravé son cas en ajoutant : "Et au FC Bayern, il a beaucoup de joueurs à la peau noire et les fans du club trouvent ça très bien".
Après les sourires gênés des autres invités sur le plateau de l'émission, les déclarations politiquement incorrectes du ministre ont déclenché un tollé sur le net et le hashtag #Neger faisait le buzz sur Twitter.
Le ministre a laborieusement tenté de s'expliquer mardi matin à la télé en justifiant sa déclaration comme une formule ironique après un commentaire d'un Bavarois qui se plaignait de la venue de "nègres" dans sa région. "Sinon, je n'utilise jamais ce mot" a insisté Joachim Herrmann.
La victime indirecte de cette déclaration Roberto Blanco a réagi en déclarant bon prince ne pas être vexé. "Je suis un homme de couleur fier de l'être et j'espère que toutes les personnes de couleur partagent ce point de vue".
La déclaration de Joachim Herrmann en 2015 rappelle d'autres dans l'après-guerre lorsque de telles expressions n'étaient pas taboues. Lors d'un voyage en Afrique, le président allemand de l'époque Heinrich Lübke au début des années 60 affirma pour saluer ses interlocuteurs "Mesdames et messieurs, chers nègres", une formule malheureuse d'un responsable abonné aux gaffes et figurant dans les annales peu glorieuses de l'Allemagne d'après-guerre.
Pour en savoir plus sur Roberto Blanco, voici un lien vers sa biographie en français: https://fr.wikipedia.org/wiki/Roberto_Blanco
et une de ses chansons les plus connues https://www.tape.tv/roberto-blanco/videos/ein-bisschen-spass-muss-sein-zdf-hitparade-23-punkt-01-punkt-1997
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