Merkel veut rempiler. Quel scoop!

Incroyable mais vrai. Le magazine "Der Spiegel" cite dans sa dernière édition une rencontre interne de la CDU lors de laquelle la présidente du parti chrétien-démocrate et accessoirement chancelière évoque la prochaine campagne électorale de... 2017. En clair, Angela Merkel veut rempiler pour un quatrième mandat à la tête de l'Allemagne.

Durant tout le week-end, la nouvelle s'est imposée dans les médias. Pourtant, c'est plutôt, l'information inverse qui aurait constitué un scoop.

Franchement, qui peut douter du fait qu'Angela Merkel se  représentera en 2017? Ce week-end, un sondage donnait même la majorité absolue à son parti, pour la première fois depuis dix ans. Sa popularité stable depuis des années la rend imbattable. Personne ne peut lui faire de l'ombre au sein de la CDU. D'ailleurs sans elle, les résultats des conservateurs allemands, notamment dans les grandes villes qu'ils perdent régulièrement, ne brilleraient pas autant.

La seule question qui reste ouverte est de savoir si Angela Merkel pourra décrocher une majorité absolue -ratée de quelques sièges au Bundestag en 2013- ou si elle devra à nouveau constituer une coalition. Soit à nouveau avec les sociaux-démocrates soit en innovant et en s'associant pour la première fois au pouvoir au niveau national avec les Verts. Des négociations avec les écologistes il y a deux ans n'avaient pas débouché, mais plus le temps passe, plus cette option devient plausible.

Quant au deuxième "grand" parti qui faisait longtemps jeu égal avec les chrétiens-démocrates, il se morfond à environ 25% dans les sondages. Le SPD n'a pas décollé d'un pouce depuis les dernières élections alors que plusieurs de ses réformes à commencer par le salaire minimum ont été adoptées depuis. En off, les responsables sociaux-démocrates le reconnaissent: tant que Merkel est au pouvoir, ils peuvent ranger aux vestiaires leurs ambitions et juste espérer ne pas mordre trop durement la poussière. Autant dire qu'il n'y a pas grand monde pour vouloir faire concurrence au président du parti et vice-chancelier Sigmar Gabriel pour aller au casse-pipe dans deux ans. Récemment, un patron de région social-démocrate a même osé dire tout haut ce que certains disent tout bas, à savoir que Merkel faisait du bon boulot et qu'avoir un candidat à la chancellerie n'était peut-être pas une nécessité absolue. Des déclarations qui ont fait des vagues dans le landerneau social-démocrate.

Quant à une option consistant à une alliance des gauche -SPD, Verts, Linke- aujourd'hui déjà majoritaire en siège au Bundestag, elle parait plus que jamais improbable tant les prises de position des deux premiers partis sur les questions de politique étrangère (Ukraine, crise grecque) sont éloignées de celles du troisième.

Merkel est donc bien partie pour égaler le record de son père en politique Helmut Kohl resté seize ans au pouvoir.

 

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