30 sept. 2014 - 14:57
La star du gouvernement Merkel III traverse une zone de turbulences. La première ministre de la Défense de l'histoire allemande a un talent inné pour la mise en scène et les relations publiques. Mais celle qui est souvent présentée comme la dauphine potentielle d'Angela Merkel doit désormais se coltiner les affres moins médiatiques etmoins glamours d'une Bundeswehr qui accumule les problèmes.
Arrivée sur le tard en politique, Ursula von der Leyen a fait une carrière éclair en politique. Après avoir fait ses armes en Basse-Saxe, région que son père avait dirigé, la Chrétienne-Démocrate est ministre d'Angela Merkel depuis neuf ans. Elle était ministre de la Famille du gouvernement Merkel I et s'est notamment illustrée par son combat en faveur du développement des crêches afin de permettre aux Allemands de pouvoir plus facilement concilier vie familiale et travail. Il est vrai que ce médecin de formation sait de quoi elle parle avec sept enfants. A partir de 2009, elle est devenue ministre des Affaires sociales avant de changer de portefeuille à l'automne dernier pour passer à la Défense.
Avec son côté première de la classe, sa carrière des plus rapides, ses idées souvent plus progressistes (voir développement des crêches ou quotas pour les femmes à la direction des entreprises), Ursula von Leyen ne s'est pas fait que des amis au sein de son parti, particulièrement parmi les plus conservateurs. En prenant il y a quelques mois la direction d'un ministère régalien, elle s'affirmait encore un peu plus comme successeur d'Angela Merkel. Mais elle héritait aussi d'un portefeuille au contenu quelque peu explosif. Son prédecesseur déjà Thomas de Maizière avait notamment été confronté à des problèmes d'intendance douloureux.
Depuis son arrivée au ministère de la Défense, Ursula von der Leyen comme le président de la république Joachim Gauck et de façon moins offensive son collègue des Affaires étrangères Franz-Walter Steinmeier ont plaidé pour une participation plus active de l'Allemagne lors d'interventions internationales. Mais les paroles ont de plus en plus de mal à être mises en pratique. La Bundeswehr est mal au point. Un rapport la semaine dernière précisait que sur 254 avions et hélicoptères, 150 n'étaient pas en état de voler. Lorsque Ursula von der Leyen s'est rendu la semaine dernière au Kurdistan Irakien pour y accueillir les premières livraisons d'armes allemandes, elle a dû faire contre mauvaise fortune bon coeur. L'avion en panne n'était pas encore arrivé. Et des soldats allemands restaient coincés pour des raisons similaires en Bulgarie.
La pression monte sur Ursula von der Leyen. Le poste de ministre de la Défense a été ces dernières années une sorte de siège éjectable et plusieurs détenteurs du portefeuille ont dû démissionner, souvent il est vrai en raison d'erreurs personnelles. Angela Merkel a fait dire via son porte-parole lundi que la ministre de la Défense avait toute sa confiance. Une déclaration en forme de running gag. Dans le passé, de tels propos précédaient un retrait de l'intéressé.
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