Les déclarations de la chancelière ne sont pas vraiment habituelles. Angela Merkel pratique plutôt une décente retenue. Ce qui n'est pas le cas de ses amis conservateurs bavarois. La CSU avait lancé une campagne au début de l'année contre le "tourisme social" des Bulgares et des Roumains et scandés "Ceux qui truandent prennent la porte". On appréciera la nuance des propos. Surtout lorsque les experts répètent à longueur de journée que ce phénomène est marginal, que la plupart de ces immigrants sont qualifiés et ont du travail. 

Cela n'a pas empêché le gouvernement de grande coalition droite-gauche de mettre en place un groupe de travail qui doit déboucher sur un projet de loi restrictif. 

Peu importe également que les dernières statistiques de l'immigration pour 2013 témoignent d'un nouveau record qui permet à une Allemagne démographiquement déficiente d'obtenir pour ses entreprises performantes la main d'oeuvre qualifiée qui lui manque. 

Les sociaux-démocrates ne sont pas en reste. Cette publicité parue ce vendredi dans le quotidien populaire à grand tirage "Bild Zeitung" est limite. On peut y lire : "Ce n'est qu'en votant pour Martin Schulz et le SPD qu'un Allemand pourra prendre la direction de la commission européenne". Immédiatement, le parti s'est également vu reprocher de jouer la carte nationale pour séduire ses électeurs.