06 janv. 2014 - 16:32
Les trois K d'autrefois -Kinder, Küche, Kirche-enfants, cuisine, église- appartiennent aujourd'hui en Allemagne à un autre temps.
Mais le bon vieil adage de l'époque bismarckienne pourrait-il faire un come back grâce à des pères revus et visités qui s'engagent dans les tâches ménagères et l'éducation de leurs enfants? L'exemple du président du parti social-démocrate Sigmar Gabriel, le nouveau vice-chancelier (voir photo ci-dessous) va-t-il faire école?
Le nouvel homme fort du gouvernement Merkel III n'a pas a priori beaucoup de temps pour donner un coup de main à sa petite fille de deux ans et l'aider à faire des châteaux de sable. Sigmar Gabriel préside le puissant parti social-démocrate et le vice-chancelier d'Angela Merkel s'est taillé durant les négociations gouvernementales de l'automne dernier un puissant ministère associant l'Economie à la transition énergétique, un dossier parmi les plus complexes et les plus explosifs que le pays ait à gérer.
Mais ce week-end, le fringant quinquagénaire a voulu montrer qu'il était un père moderne. Dans une interview, il a annoncé qu'il ferait à l'avenir la sortie des écoles tous les mercredis après-midi pour aller cherchez sa fille de deux ans à la crêche et s'occuper d'elle, après le conseil des ministres du matin. Et ce pour soulager sa femme qui travaille.
Sigmar Gabriel s'était déjà mis en congé de son parti après la naissance de la petite Marie pour lui donner des biberons. Même si beaucoup s'étaient amusé de le voir inonder les réseaux sociaux de commentaires politiques tout en berçant son bébé.
Effet d'annonce pour séduire l'électorat féminin ou évolution de fond? A voir. Aujourd'hui encore 90% des pères allemands travaillent à plein temps. Mais les bonnes intentions sont là. Dans un sondage l'an dernier, ils étaient tout autant à déclarer vouloir passer plus de temps avec leurs enfants.
Le contrat de coalition fraîchement conclu entre chrétiens et sociaux-démocrates prévoit de faciliter pour les parents le passage d'un emploi à plein temps à un mi-temps et inversement. Une nouvelle loi adoptée à la fin de la dernière décennie et permettant à la mère et/ou au père de prendre jusqu'à 14 mois de congé parental en bénéficiant d'une indeminisation proche du dernier salaire a été en partie, mais en partie seulement, utilisée par les hommes.
Sigmar Gabriel n'est pas le seul VIP a faire un geste pro famille. Jörg Asmussen, jusqu'à récemment membre du directoire de la banque centrale européenne, a préféré renoncer à son job fort bien payé pour gagner moins et devenir secrétaire d'Etat du nouveau gouvernement ce qui lui permet d'être plus près de sa famille à Berlin. "Ca m'est complètement égal qu'on me prenne pour un exemple ou un imbécile" a déclaré l'intéressé au magazine "Stern".
1 Comments
Pour cela, il faudrait que les parents allemands, espèce en voie de
disparition (les allemands ne font pas d’enfants), puissent
financièrement se permettre de faire comme leurs élus.
Le reportage de l’émission « Envoyé spécial », « Le miracle allemand,
à quel prix » est une bonne illustration qui permet de réfléchir à la
question de savoir si ce « modèle allemand » est un exemple à suivre :
http://www.enfants-otages.eu/index.php/economie/80-le-patriotisme-allemand-face-a-la-crise
Selon un journal local augsbourgeois (le Augsburger Zeitung), le
salaire brut annuel moyen en Bavière, le 1er ou le 2ème land le plus
riche d’Allemagne, est de 20 000 €, soit 1 000 à 1 200 € net mensuel.
Ce qui correspond à peu près à notre SMIC (1 440 € brut)…
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