Journée mondiale des toilettes : différences franco-allemandes

 Cela vous aura peut-être échappé, mais le 19 novembre est consacré depuis quelques années aux lieux d'aisance. Cette journée internationale doit avant tout rappeler que dans de nombreux pays, l'infrastructure, quand elle existe, est des plus primitives. 

En Europe, ces questions ne sont plus vraiment d'actualité. Mais l'harmonisation galopante sur le vieux continent laisse toutefois subister de subtiles différences illustrant des perceptions culturelles divergentes comme le montre l'exemple franco-allemand. Petite plongée dans les tréfonds des toilettes germaniques et gauloises. 

"Cuvette à fond plat": c'est ainsi que les experts en sanitaire désignent le modèle allemand ci-dessus. En clair, les grosses commissions disposent d'une sorte de plateforme arrière où elles prennent leurs aises, et embaument cet espace des plus privés d'une brise peu printannière. L'inconvénient olfactif est donc notoire ainsi que les traces laissées, malgré la chasse d'eau, sur l'émail immaculé. L'avantage de cette cuvette réside dans ces origines hygiénistes : l'auteur peut contempler ses oeuvres et se livrer à une analyse exhaustive et en tirer des conclusions sur le bon ou moins bon fonctionnement de ces viscères. 

Dans les autres pays européens, les toilettes -et pas seulement pour les chats- ressemblent à un puit où -plouf!- le largage postérieur vient s'abimer. Adieu indésirables et nauséabondes déjections qui bien vite enveloppées dans l'eau disparaissent au regard du prude crotteur. Les Allemands à qui les Français reprochent d'être un peu trop fixés -y compris dans leur humour...- sur l'anal estiment eux que les latins cathos refusent de regarder en face une activité quotidienne des plus naturelles. Le dialogue de sourds est donc garanti. Mais reconnaissons le, la globalisation progresse aussi dans ce domaine et le modèle français -qui l'eut cru- progresse dans les toilettes germaniques (mais pas chez moi!). 

Chaque modèle produit côté éclaboussures des dommages collatéraux. Les Allemands n'apprécient pas, assis sur des toilettes françaises, de voir leur postérieur aspergé après une Gross Kommission. Et le mâle allemand qui urine debout avec une cuvette à fond plat à quelques centimètres du rebord supérieur des toilettes joue immédiatement les arroseurs arrosé avant de se faire tancer par Madame. Cette "contrainte technique" explique le foisonnement dans les toilettes germaniques d'autocollants et autres panneaux plus ou moins subtils ou directs intimant l'ordre au mâle de s'asseoir, même pour une petite commission. 

"Assieds-toi sinon..."

Pour le macho latin, une perspective impensable, une insulte à son statut de mâle qui se doit de pisser debout droit dans ses bottes, ou ses charentaises. L'Allemand moyen, lui, s'est fait à ce que d'autres considèrent sans doute comme une véritable castration. Il s'asseoit sagement sur ses toilettes au-dessus de la cuvette à fond plat. 

Bon appétit, bonsoir !

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1 Comments

les cuvettes américaines ne fonctionnent pas comme les françaises, l'eau de la chasse commence par remplir le siphon par l'arrière - et l'eau remonte à l'avant et l'entrainement est plus rapide : ce modèle combine les avantages des solutions françaises : immersion et vision allemande.... à quand des schémas et des explications sur les siphons correspondants.... répondre à la curiosité des enfants me semble très formateur ....

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