Triomphe ou échec de Merkel ?

 La mariée a de prime abord une belle dote. Mais visiblement cela ne suffit pas ou au contraire effraie même d'éventuels partenaires quelque peu démunis et pas très chauds de conclure un mariage de raison où ils se contenteraient de jouer les faire-valoir et les porteurs de valise plutôt que de culotte. 

La reine Merkel cherche quelqu'un pour l'aider à porter sa traîne. Mais les valets Gabriel (le président du SPD à gauche) et Jürgen Trittin (tête de file des Verts durant la campagne) ne sont pas emballés. 

Le succès remporté par les chrétiens-démocrates mais avant tout par Angela Merkel sera-t-il une victoire à la Pyrrhus? La CDU a certes fait un bon score avec 41.5% des voix mais perdu son allié traditionnel, les libéraux du FDP. Au total, par rapport à 2009, le camp conservateur perd deux points et même près de sept si l'on considère que les voix des libéraux cette fois sont perdues car les 4,8% obtenus ne leur permettent pas d'être représentés au Bundestag. 

Certes la CDU et la CSU bavaroise disposent de 311 des 630 sièges au sein du nouveau parlement mais les cinq sièges manquant pour disposer d'une majorité absolue crée une situation inextricable. Car ni les sociaux-démocartes du SPD, ni les Verts, possibles alliés de la CDU, n'ont envie de jouer les forces d'appoint d'un partenaire aussi dominant. Ils ont tout à y perdre. D'abord parce que l'alliance avec Angela Merkel s'est terminée à deux reprises par une défaite historique pour les partis qui avaient joué le jeu, tant pour le SPD en 2009 après quatre ans de grande coalition que pour les libéraux dimanche pour la première fois exclus du parlement depuis la fondation de la république fédérale. 

La direction du parti social-démocrate comme sa base trainent les pieds. En 2005, la grande coalition emmenée par Angela Merkel associait deux partenaires au poids politique comparable. Dimanche soir, seize points séparaient les deux partis. Pour le SPD, il vaudrait mieux se refaire une santé politique dans l'opposition pour revenir en force d'ici les prochaines élections de 2017 et espérer mettre fin au règne d'Angela Merkel. Cette dernière qui ne veut pas d'un gouvernement minoritaire espère bien que les sociaux-démocrates placeront l'intérêt du pays avant celui du parti, eux qui durant les quatre dernières années ont voté bien qu'étant dans l'opposition, les plans d'aide et les nouveaux mécanismes européens. 

Une réunion vendredi du SPD doit trancher sur l'ouverture ou non de négociations en vue de la constitution d'une nouvelle grande coalition droite-gauche. Si le parti acceptait finalement une telle hypothèse, il monnaierait cher sa participation à un gouvernement droite/gauche qu'il s'agisse de la lutte contre la précarité, l'aide aux collectivités locales ou plus de croissance et moins de rigueur en Europe. Mais pourquoi un parti aussi puissant que la CDU accepterait des compromis? Si les négociations s'ouvrent elles seront longues et difficiles. 

Et même si un tel gouvernement voyait le jour, il n'aurait sans doute pas la même stabilité que lors de la dernière édition entre 2005 et 2009. Le dirigeant actuel du SPD Sigmar Gabriel est connu pour son tempérament impulsif et ses décisions solitaires. Il ne serait pas un allié facile. Et son parti traumatisé par son échec au terme de la dernière alliance avec Angela Merkel il y a quatre ans se montrerait un partenaire revêche pour ne pas rester dans l'ombre d'une chancelière écrasante. 

Et Angela Merkel ne pourrait pas exclure une infidélité de son partenaire. Un certain nombre de sociaux-démocrates songent à moyen terme à un rapprochement avec le parti de gauche Die Linke aujourd'hui exclu. Ces deux organisations avec les Verts disposent depuis dimanche d'une majorité arithmétique au parlement. Mais l'ostracisme au sein de la gauche à l'égard de Die Linke empêche aujourd'hui une union des gauches. Pour d'aucuns, ces blocages doivent être levés à terme pour qu'une alternative à une domination des conservateurs dans un paysage politique plus morcelé devienne possible. 

L'équation pour Angela Merkel est donc des plus complexes. Et si la défaite historique des libéraux, alliés traditionnels des chrétiens-démocrates, ne devait pas être qu'un accident de parcours mais durable, la CDU perdrait un partenaire précieux. Et le parti conservateur qui a perdu beaucup de talents à sa tête depuis qu'il est dirigé par Angela Merkel pourrait à terme avoir du mal à se renouveler et à prouver qu'il peut exister sans sa star du moment.

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2 Comments

que la gauche fasse passer l'interet du pays avant le sien ? vous revez! quand 1% les separe de la cdu ( lors de la derniere coalition) ils trouvent normal d'avoir la majorite des ministres et maintenant avec la différence de 17 points ils en veulent la moitié!!!! Mauvais perdants

Neu-Wahlen; weil weder die SPD noch die Grünen in der Lage sind, demokratisch zu reagieren; und dann erhält Frau Merkel die absolute Mehrheit !

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