"Je te laisse prier-laisse moi danser". Le mot d'ordre de groupes athées allemands résume bien l'exaspération de certains. Ils ne rejettent pas la liberté religieuse mais ne veulent pas se faire imposer des normes qu'ils ne partagent pas. Comme l'écrit le commentateur critique du quotidien "Tageszeitung": "C'est comme si les syndicats obligeaient tous les salariés à manifester le 1er mai". 

Ces règles légèrement variables d'une région allemande à l'autre découlent d'un article de la constitution qui protège les dimanches et les jours fériés et traduit l'héritage chrétien d'une Allemagne qui aujourd'hui abrite entre autres quatre millions de musulmans et où beaucoup ont une vision plus que distante à l'égard des règles religieuses même s'ils sont baptisés. 

Les boites ferment donc ce jour là. Les manifestations sportives sont aussi prohibées. On a même vu en Bavière où l'interdiction vaut pour trois jours un tournoi d'échec devoir clore le jeudi de Pâques. Dans les villes-Etats comme Berlin, on est plus libéral. Dans la capitale allemande, l'interdiction vaut le vendredi de Pâques de 4 à 22 heures et elle est peu suivie. Mais sur le papier des amendes pouvant aller jusqu'à 10.000 Euros existent. 

Appel à manifester dans différentes villes d'Allemagne

Les Eglises catholique et protestante comme certains responsables chrétiens-démocrates proches de ces dernières rejettent toute remise en cause de ces règles. Mais des étudiants, les jeunesses de partis politiques comme les verts, les pirates ou les sociaux-démocrates tentent de mobiliser. Les manifestations étant interdites également le vendredi de Pâques, les pirates à Stuttgart ont invité les opposants de ces règles à danser un casque sur les oreilles. D'autres ont programme leur manifestation un autre jour. 

Manifestation à Francfort