Bal de la presse et potins mondains

Fin novembre chaque année depuis 1951, à Bonn puis à Berlin, l'association des journalistes parlementaires, la "Bundespressekonferenz", organise le "Bundespresseball", le bal de la presse. Ce vendredi, 2500 personnes, des journalistes, des politiques, des responsables des milieux économiques se pressaient à nouveau  à l'hôtel Intercontinental de Berlin. 

J'avais acheté deux "Flanierkarten" pour flâner au gré des rencontres, des multiples buffets et autres concerts live. Mais on m'a demandé si j'acceptais de prendre place à la table 100 celle du président de la république Joachim Gauck dans la salle Potsdam. Difficile de refuser. Petit résumé très subjectif.

A vingt heures, le président Joachim Gauck et sa compagne Daniela Schadt ouvrent le bal.

Quelques irréductibles se contentent d'une cravate et d'un costume, mais le smoking reste incontournable pour cet exercice mondain. C'est l'occasion une fois par an d'amortir cet investissement. Je mets la chose sur le balcon histoire que ma tenue de gala prenne un peu l'air avant de jouer les pingouins. Le pantalon serre un peu. Où sont les boutons de manchettes et l'énorme noeud-papillon ? Voilà, je suis prêt. Petit clliché rapide dans la salle de bains avant de se mettre en route. 

Le président de la Bundespressekonferenz m'avait précisé qu'il fallait être à 19.45 heures à la table 100. Pari tenu après s'être frayé un passage entre des têtes connues et des collègues en service commandé. Voilà la table. Qui figure parmi la douzaine de personnes? Herr Bettermann est déjà là. Herr Bettermann dirige la Deutsche Welle, le RFI allemand. Je me présente. Il me répond comme les Allemands adorent le faire dans un français "rustique" et m'annonce qu'il doit prochainement rencontrer la nouvelle patronne de l'Audiovisuel extérieur français. Petit trou de mémoire... "Frau, Frau...".  Bon prince, je l'aide un peu "Saragosse". "Ja, genau!"

Une autre de mes patronnes, la présidente de l'association de la presse étrangère en Allemagne, prend aussi place à la table 100 ainsi qu'une journaliste connue de la télé ARD, un collègue du "Frankfurter Allgemeine Zeitung" et... l'ambassadeur américain Philipp Murphy. Le président Gauck arrive. Il fait un tour de table. On se salue. Les petites fiches biographiques qu'on nous avait demandé ont visiblement servi à quelque chose. 

Assis à une aussi longue table, le dialogue s'installe d'abord avec ses voisins immédiats. Le Français de service a droit aux questions habituelles sur ses origines et comment il peut vivre en Allemagne et non comme "Dieu en France" pour reprendre un proverbe bien établi ici. Mon voisin me raconte ses vacances régulières dans notre beau pays.

J'obtiens un franc succès en évoquant mes origines bourguignonnes -tiens il y a un vin rouge de chez moi avec le boeuf qui vient de la mer Baltique. Quand j'annonce que je suis originaire de la capitale mondiale de la cocotte minute -Selongey-, la femme d'un collègue me sort tout un discours sur l'innovation que cette invention signifiait et le fait qu'elle était très à la mode dans les milieux de gauche. Cette inteprétation socio-politique m'avait échappé... 

Mon voisin demande à un moment à Joachim Gauck si la cuisine du château de Bellevue à Berlin, le siège de la présidence de la république, dispose d'un autocuiseur, mais l'intéressé ne le sait pas. S'en suit un small talk sur les talents du cuisinier du président. Et Joachim Gauck d'expliquer, tenez vous bien, qu'il doit payer son déjeûner lorsqu'il est seul à la présidence et qu'il mange sur un coin de son bureau. La cuisine n'établit pas de facture si des invités officiels s'asseoient à table. J'imagine mal Hollande payer pour son casse-croûte à la mi-journée à l'Elysée. Et le président allemand doit aussi payer un loyer pour sa résidence officielle dans un quartier chic de Berlin. Même chose pour Angela Merkel si elle utilisait l'appartement de fonction à la chancellerie. 

 

 

 

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2 Comments

La cocotte, les factures, le loyer de la résidence officielle... On en apprend des choses à la table 100. Excellent ;-)

Le fait que l´ambassadeur américain soit à la table m´a beaucoup amusé...On sait où se trouve la courroie et où se trouve la transmission.

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