28 sept. 2012 - 17:36
Le "géant noir du Palatinat" pour reprendre un de ses nombreux surnoms en Allemagne est cloué dans un fauteuil roulant depuis un accident en 2008. L'ancien chancelier n'est pas seulement diminué physiquement. Son élocution est très limitée et une paralysie partielle le rend difficilement compréhensible lorsqu'il prend la parole.
Lorsqu'il le fait pourtant comme jeudi soir au terme d'une manifestation hommage au musée de l'histoire allemande à Berlin, c'est avant tout pour réitérer son engagement européen. Pendant près de deux heures, divers intervenants -allemands et étrangers- ont rendu hommage au père de la réunification allemande et à l'artisan de l'intégration européenne.
Rare privilège réservé jusqu'à présent au pape et aux présidents de la république, un timbre à l'effigie d'Helmut Kohl "chancelier de l'unité et citoyen d'honneur de l'Europe" présenté jeudi va sortir le 11 octobre.
La cérémonie rassemblait une bonne partie des derniers cabinets Kohl. En plein coeur de la capitale allemande d'aujourd'hui, la nostalgie pour la république de Bonn était perceptible. Réunis autour de la statue du commandeur, les barons plus très jeunes de la CDU et les fidèles d'Helmut Kohl se retrouvaient. Pour Angela Merkel qui a fait subir au parti une cure de modernisation à marche forcée notamment sur les sujets de société, la cérémonie était aussi le moyen de prouver qu'elle n'oublie pas la CDU d'autrefois bien pensante, conservatrice et catholique.
Celle qui doit sa carrière politique à Helmut Kohl dont elle s'est désolidarisée dans un éditorial passé depuis dans l'histoire fin 1999 au moment du scandale tonitruant des caisses noires de la CDU peut ainsi jouer les rassembleuses. Et un Helmut Kohl se prêter à une mise en scène qui ne peut pas complètement dissimuler les rancoeurs du passé.
Aux côtés de l'Européen Kohl, Angela Merkel peut aussi profiter en pleine crise de la zone Euro de l'aura de son prédecesseur elle dont la politique en ce domaine si elle reste populaire en Allemagne suscite bien des critiques à l'étranger. Et à un an des élections générales, une telle manifestation médiatique ne peut pas nuire. Ensuite, comme l'explique la cariacture peu tendre du "Berliner Zeitung" Angela Merkel peut demander qu'on remette Helmut Kohl au musée.
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