02 juill. 2012 - 16:41
Le compromis intervenu au sommet de Bruxelles la semaine dernière a été, à l'étranger comme en Allemagne, perçu comme une reculade d'Angela Merkel et comme une victoire des pays du Sud.
caricature "Tagesspiegel"
"Pas d'euro-obligations tant que serai en vie
Je suis encore en vie"
A peine revenue de Bruxeelles vendredi, encore épuisée par un marathon nocturne, la chancelière a dû plaider le dossier auprès des parlementaires allemands. Chez les conservateurs et les libéraux, les états d'âme croissent. Mais une interprétation divergente reste possible.
Le quotidien de gauche "Tageszeitung" résumait le paradoxe lundi matin en intitulant un commentaire "Merkel victorieuse-de défaite en défaite". Car il faut le rappeler, "la chancelière de fer" a depuis le début de la crise de l'Euro sans cesse abandonner ses positions adoptées peu de temps avant.
Angela Merkel a été sans cesse rattrapée par la vigueur de la crise qui a impliqué à chaque fois des étapes plus importantes pour venir en aide à la Grèce et à la zone Euro en général. Et l'accord de la semaine dernière ne déroge pas à cette règle.
Mais il faut rappeler qu'Angela Merkel n'est pas dans une position aussi forte qu'on veut bien le croire à l'étranger. Ses positions perçues comme inflexibles, sans être factices bien sûr, lui sont aussi imposées par une base conservatrice qui traîne de plus en plus des pieds. A chaque nouveau vote au parlement sur le dossier de l'Euro, Angela Merkel voit le nombre des dissidents dans son camp augmenter. Une grande coalition de fait grâce au vote toujours positif sur ces questions des Verts et des sociaux-démocrates existe de fait. La chancelière sait aussi que tout ce qui est "vendu" par la presse populaire populiste comme de l'argent jeté par les fenêtres au profit des cigales méridionales passe mal auprès de ses concitoyens, de droite comme de gauche.
Les positions fermes, notamment en amont des rencontres européennes comme celle de la semaine dernière -"moi vivante, il n'y aura pas d'euro-obligations"-, ont avant tout pour finalité de rassurer une majorité inquiète et des Allemands droits dans leurs bottes. En faisant à l'arrivée lors des négociations européennes des compromis, Angela Merkel peut se flatter de retour au bercail d'avoir dit ce que ses concitoyens voulaient entendre. Les compromis réalisés ne peuvent donc pas lui être reprochés, surtout lorsque Monti et Rajoy lui font une entourloupe de première. Ils savaient qu'Angela Merkel ne pouvait pas vendredi soir obtenir les voix de la gauche sur l'adoption du pacte budgétaire au parlement allemand sans un accord sur plus de croissance à Bruxelles.
"Ach nein, des euro-bonds"
Ces mesurettes pour satisfaire notamment le nouvel hôte de l'Elysée ne doivent pas faire oublier que l'essentiel de la conception merkelienne a été adopté, à savoir un pacte bugdétaire imposant une rigueur des finances publiques dans les pays membres de la zone Euro afin que les erreurs du passé ne se reproduisent plus.
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