Globalement, l'intérêt mutuel existe : 61% des Français s'intéressent à l'Allemagne et les deux tiers de leurs voisins pour notre pays. Même s'il est vrai que le noyau dur (les sondés ayant un fort intérêt) est plus faible en France (12,%) qu'en Allemagne.(14,4%). Autre bémol, l'intérêt réciproque augmente avec l'âge ce qui témoigne bien de la limite des programmes Erasmus et de l'ampleur de la "génération Easy Jet".

Et l'exclusivité du franco-allemand n'est que relative : le pays voisin est certes de chaque côté du Rhin celui pour lequel les sondés se sentent le plus proches, mais l'écart avec le reste du peloton est modeste. En France, 25% des personnes intérrogées mentionnent d'abord l'Allemagne avant l'Espagne (22%). Côté allemand, la France fait presque jeu égal avec les pays scandinaves (21 et 20%).

Un résultat peut étonner: les Français sont plus nombreux (62% contre 47% pour leurs voisins) à estimer que le mode de vie au quotidien des Allemands est compatible avec le leur. Visiblement, le poids de certains clichés récurents sur le côté coincé des Germains et leur gastronomie "basique" ne constitue pas un obstacle insurmontable.

Quand on demande aux sondés dans chaque pays, quelles caractéristiques du voisin mériteraient de servir de modèle, les résultats ne surprennent qu'à moitié. Chacun louche sur les aspects susceptibles de corriger les déficiences existant dans son propre pays. Ainsi les Français évoquent l'organisation du travail, le dialogue social et la politique budgétaire allemande (l'environnement ne faisait pas partie des réponses possibles, dommage). Les Allemands mettent eux en avant la qualité de la vie ("Vivre comme Dieu en France" is not dead!) ou encore la politique familiale songeant sans doute aux écoles maternelles et autres garderies d'enfants qui permettent plus facilement aux femmes de concilier vie familiale et professionnelle. 

Le sondage de "ParisBerlin" s'intéresse bien sûr à l'état des relations franco-allemandes, omniprésentes dans le débat public des derniers mois en raison de la crise de la zone Euro. Que pensent les personnes interrogées de "Merkozy" et plus largement des bienfaits du "moteur franco-allemand"? 

Pas de surprise. Comme dans de nombreuses enquêtes préalables, la relation bilatérale est perçue dans les deux pays comme privilégiée par rapport à celles qu'entretiennent Paris et Berlin avec d'autres Etats européens (73% des Français sont de cet avis soit plus que du côté allemand 64%). Un pourcentage non négligeable estime que cette relation s'est améliorée durant les douze derniers mois. Ils sont 28% à soutenir cette opinion en France contre 43% en Allemagne. Ce second pourcentage sensiblement plus élevé peut sans doute s'expliquer par le rapprochement effectué par la France vers l'Allemagne. Les Allemands saluent ainsi le fait que Paris reprenne les positions de Berlin. A noter que deux fois plus de Français que d'Allemands (16 contre 7,5%) parlent d'une dégradation. Les critiques contre la RFA en France à gauche sont sans doute passé par là.

Tous les résultats exhaustifs de l'enquête :

 parisberlin.fr/client/Barometre_ParisBerlin.pdf