27 nov. 2011 - 16:17
Noël n'est pas encore là que l'Allemagne revêt ses habits de fête. Les magasins se décorent, les rues s'illuminent et les marchés de Noël ouvrent leurs portes. Autant de petits ilôts qui permettent aux citadins d'oublier l'automne maussade et frisquet et de retrouver la chaleur de la ville villageoise d'antan.
Cette période de l'Avent qui débute fin novembre constitue une période à part avec ses préparatifs de Noël et ses traditions mi-chrétiennes mi-paiennes. On se retrouve entre amis, en famille, entre collègues. Pour les plus petits, l'excitation qui précède les fêtes monte lentement.
A l'origine, ces traditions étaient avant tout religieuses. L'Avent était au départ une période de jeûne marquée par un retour sur soi. Cela existe encore. C'est une période où on tire un bilan de l'année écoulée.
Très chic, le marché de Noël sur le Gendarmenmarkt au coeur de Berlin.
Au-delà de cette dimension religieuse de nombreuses coutumes plus prosaïques se sont imposées, marquées par la "Gemütlichkeit", un concept intraduisible en français, mélange de convivialité et de chaleur. Les marchés de Noël représentent la face la plus visible de ces traditions avec leurs petits villages aux cabanes en bois illuminées dans la brume automnale et les odeurs typiques -celle peu sexy des saucisses grillées et celle plus agréable de la canelle du vin chaud ou les épices de certains gâteaux.
Les marchés de Noël constituent également une affaire au moment des fêtes avec un chiffre d'affaires estimé entre 3 et 5 milliards d'Euros et 160 millions de visiteurs, allemands ou étrangers. Chaque visiteur dépense en moyenne 30 Euros sur les marchés de Noël.
Le Glühwein ou vin chaud, un must sur les marchés de Noël.
Et les petits gâteaux typiques, les "Plätzchen".
La chaleur, la lumière, les arômes : autant d'ingrédients propres à ces marchés que l'on retrouve aussi au sein des foyers. Durant la période de l'Avent, toute une série de rituels restent respectés. Une couronne faite maison ou achetée en sapin trône sur la table de la salle à manger. Elle est surmontée de quatre bougies pour les quatre dimanches de l'Avent. Chaque semaine, une bougie de plus est allumée. La famille et les amis se retrouvent le dimanche après-midi autour de petits gâteaux typiques souvent fabriqués par les mères de famille et leurs enfants. Dans les foyers les plus traditionnels, on en profite aussi pour entonner des chants de Noël.
La couronne de l'Avent
Ces couronnes, souvent fabriquées avec du sapin, symbole de vie, datent du 19ème siècle ou du début du 20ème siècle. Les calendriers avec leurs 24 petites fenêtres, une par journée précédent Noël, en sont un exemple. En les ouvrant chaque matin, on y découvre une friandise.
Les pyramides font aussi partie du décorum familial de l'Avent. Fabriquées en bois, leurs figurines représentent des scènes de la bible. Au dessus, une hélice tourne grâce à l'air chaud produit par des bougies et entraîne l'ensemble.
Un personnage marque cette période de l'Avent : Saint-Nicolas, le bienfaiteur des enfants qu'il récompense le six décembre... quand ils ont été sages. Le valet Ruprecht, sorte de père fouettard, se charge de punir les mauvais éléments. Les enfants mettent leurs chaussures la veille devant la porte de la maison dans l'espoir de les retrouver le lendemain matin remplies de friandises.
Toutes ces coutumes sont étroitement liées à l'histoire du 19ème siècle et constituent une victoire du modèle familial bourgeois qui s'impose avec ses normes morales et un contenu pédagogique pour les enfants.
Au-delà des rencontres entre amis et en famille, la période de l'Avent est aussi marquée par des fêtes de Noêl organisées dans les entreprises. Très souvent, un repas est organisé pour les salariés, voire une excursion. Et avant de partir en week-end on souhaite à ses collègues "un bon Avent".
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