Allemagne peau de chagrin

Le rapport sur la démographie allemande présenté mercredi par le ministre de l'Intérieur n'a rien de réjouissant. La RFA doit passer de près de 82 millions d'habitants aujourd'hui à 65 millions en 2060. Un processus qui s'accompagne d'un vieillissement sensible de la population. Un virage à 180 degrés parait exclu. 

Dix-sept millions d'habitants en moins de cinquante ans. La chute est rude. Et encore cette étude part du principe que l'Allemagne disposera chaque année d'un solde migratoire positif de 100.000 personnes.

Cette baisse sensible de la population serait plus ou moins importante selon les régions. L'Est de l'Allemagne dont l'économie est moins performante a plus à craindre avec une baisse dans certaines zones allant jusqu'à 40% de la population. Les régions urbaines et le Sud du pays, plus dynamiques, souffrirait moins de cette évolution négative.

Ce recul sensible de la population s'accompagne d'un vieillissement important. Aujourd'hui, les jeunes de moins de 18 ans et les plus de 65 ans constituent des groupes de poid égal (20% de la population chacun). En 2060, un Allemand sur trois aura plus de 65 ans. 

Une évolution qui a des conséquences pour les retraites. On compte aujourd'hui 34 retraités pour 100 personnes salariées. La relation sera dans cinquante ans de 67 à 100.

Autre conséquence en amont pour le marché du travail. Le nombre de salariés va sensiblement baisser. Une bonne nouvelle pour le chômage. Mais cette baisse va augmenter les problèmes déjà existants de l'économie qui manque de main d'oeuvre qualifiée. D'où la nécessité non seulement de mieux former des personnes en Allemagne, de faciliter le travail des femmes, mais aussi de recourir à l'immigration.

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