"Wir sind Papst": le choc des photos, le poids des réalités

65 mètres de haut sur 45 de large, le tout sur les 19 étages et les deux façades du siège du groupe de presse Springer à Berlin. L'éditeur n'a pas fait dans la nuance en reproduisant sa une historique du 20 avril 2005 saluant par "Wir sind Papst-Nous sommes pape" l'élection du cardinal allemand Joseph Ratzinger pour succéder à Jean-Paul II. 

Le groupe de presse conservateur ne va pas manquer durant la visite officielle du pape à compter de jeudi dans son pays de publier des commentaires louangeurs sur Benoit XVI. 

Mais la taille de ces posters géants comme l'attention des médias trompent. Le pape n'est pas attendu comme un messie dans son pays. C'est le scepticisme ou au mieux l'indifférence qui l'emportent. 86% des Allemands ne jugent pas cette visite importante. Même les deux tiers des catholiques partagent ce point de vue. 

Une majorité de la population (et aussi des croants) souhaite des réformes comme la fin du célibat des prêtres ou l'ordination de femmes. Dans ce pays où catholiques et protestants pèsent un poids similaire, la résignation s'impose quant aux espoirs de réformes sensibles de "Panzer Ratzinger". Les trois quarts des Allemands ne croient pas à des progrès notables en matière oecuménique. 

Le poster du groupe Springer doit donc plutôt être vu comme un morceau d'anthologie de l'histoire de la presse et figure parmi le best off des unes légendaires du quotidien populaire "Bild Zeitung". Mais le poids de la réalité pèse plus lourd que le choc d'une photo, aussi aggrandie soit elle. 

 

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