Cette fois ci, ça n'est ni l'Euro, ni l'atome mais un produit du terroir qui défraie la chronique (en France). La décision de la plus grande foire de l'alimentation au monde, l'Anuga de Cologne, de déclarer le foie gras persona non grata lors de sa prochaine édition en octobre soulève une levée de boucliers dans l'hexagone.

"Nous pensons que le foie gras n'a plus sa place sur le salon" a estimé la foire de Cologne que les protestations des défenseurs des animaux dans le passé n'avaient pas emballé. Il est vrai que le gavage des oies ait interdit en Allemagne. Une règlementation qui se respecte dans un pays où les droits des bêtes figure dans la constitution. Moins logique et plus hypocrite, l'importation et la consommation du foie gras restent eux totalement légaux. C'est un peu "on ne se salit pas les mains mais une petite tranche de temps en temps n'a jamais fait de mal à personne".

Côté français, surtout dans le Sud-Ouest, la décision est restée en travers de la gorge des producteurs et des politiques qui prennent leur défense. Le ministre de l'Agricutlure Bruno Le Maire a écrit à son homologue allemande et menacé de bouder l'inauguration de la foire de Cologne en octobre. A Berlin, on préfère ne pas faire de commentaire. L'Anuga qui avait sans doute sous-estimé la fronde gauloise est mal à l'aise et entre les  lignes met déjà de l'eau dans sa bière. Certes, le foie gras ne figure plus dans le catalogue de la foire, mais si un exposant présente le produit sur son stand, pas question de jouer les flics.

Les défenseurs des droits des animaux qui avaient salué la décision dans laquelle ils voyaient indirectement une victoire de leurs campagnes à répétition restent sur leurs gardes. L'organisation "Vier Pfoten" (quatre pattes) de Hambourg parle de "chantage" et demande aux responsables de la foire de ne pas céder aux pressions.

La ministre de l'Agriculture allemande, Ilse Aigner, a reçu un autre courrier de France au contenu différent de celui de son homologue. Brigitte Bardot s'est fendu de sa plus belle plume pour encourager la responsable allemande à ne pas céder.