Saltos merkeliens

Et un de plus ! Angela Merkel aurait peut-être dû faire du cirque. En tout cas, le nouveau grand prix d'Allemagne sur le Angie-Ring comporte des virages de plus en plus risqués.

Dernier exemple en date : après nous avoir expliqué durant des mois que l'heure était à l'assainissement des finances publiques et qu'il n'y avait pas de marge de manoeuvre pour une baisse des impôts, le gouvernement y réfléchit désormais sérieusement. Et une fois de plus les savants calculs à la petite semaine l'emportent sur la logique économique: les experts estiment que l'assainissement des finances publiques doit rester une priorité, surtout en période de croissance; beaucoup de risques à commencer par la crise grecque louvoient; les régions allemandes qui perçoivent une partie des recettes fiscales devraient payer une partie de l'addition (ou de la soustraction) et trainent des pieds.

Mais le parti libéral, partenaire bien mal en point des chrétiens-démocrates d'Angela Merkel, a besoin d'un petit remontant. Dix milliards pour sauver la mise du FDP, cela fait certes lourd. Mais le parti rabâche depuis des années à longueur de journée comme un disque rayé qu'il faut baisser les impôts et il obtient donc un os pour ronger son frein. Et ce après de nombreuses humiliations depuis son arrivée aux affaires à l'automne 2009.

Angela Merkel espère ainsi amadouer les mêmes libéraux pour leur arracher plus facilement leur soutien sur des dossiers sur lesquels ils traînent des pieds à commencer par le renforcement de la législation en matière de sécurité.

                                    Des zig-zags permanents

Les volte-face de la chancelière sont multiples. Il y a une semaine encore, celle qui voulait mordicus contraindre les banques à s'assoocier à un plan de soutien à la Grèce en renonçant à une partie de leurs créances ou en acceptant leur règlement sur une plus longue durée mettait de l'eau dans sa bière et acceptait le principe du volontariat.

Plus frappant, le virage à 180 degrés sur la polique nucléaire. Celle qui à l'automne dernier prônait comme "physicienne" et donc pour des raisons tout à fait objectives un prolongement de la durée d'utilisation des centrales nucléaires a décidé subitement après Fukushima que cette source d'énergie n'avait plus d'avenir.

On pourrait multiplier les exemples d'une politique à la petite semaine où les principes et les lignes directrices sont de plus en plus flous. Comme l'écrivait ce matin un commentateur (conservateur) : au moins avec les Verts et les sociaux-démocrates on sait à peu près ce qu'ils proposent que l'on soutienne ou non leurs programmes..

 

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