Les sociaux-démocrates traînent des pieds mais pourraient à l'arrivée soutenir la décision du gouvernement Merkel d'abandonner le nucléaire d'ici 2022. Les Verts, eux, font de la résistance. Certes, ils avancent des arguments concrets pour justifier leur scepticisme : la politique du gouvernement Merkel ne serait pas crédible et pourrait être remise en cause, les choses pourraient aller plus vite, le développement des énergies renouvelables ne serait pas suffisamment soutenu.
Au lieu de saluer leur victoire au profit d'un combat qu'ils mènent depuis trente ans, les Verts allemands joueraient-ils peut-être les "saucisses vexées" comme on dit ici -oui les saucisses peuvent se vexer en Allemagne... En clair, ils n'apprécieraient pas que les défenseurs de toujours du nucléaire -les conservateurs- leur rafle la mise -et remettent peut-être en cause leurs succès électoraux du moment.
Certains responsables du parti écologiste déjà soulignent qu'il ne faut pas faire dans l'intransigeance et plutôt tenter d'obtenir un consensus. Lorsqu'il y a dix ans, le gouvernement de gauche avait arraché la sortie du nucléaire en deux décennies aux industriels, les conservateurs avaient dès le départ affirmé qu'ils remettraient en cause cette réforme. Aujourd'hui, un consensus global est envisageable.
Mais les Verts comme les différentes organisations du lobby environnemental ont du vague à l'âme. Ils ont le sentiment d'être dépossédés d'un de leurs thèmes centraux qui a fondé leur identité. Leur trouble compréhensible pourrait aussi avoir des conséquences politiques et électorales : à quoi bon un parti Vert fort si tout le monde défend l'environnement.
De l'autre côté de l'échiquier politique, la chancelière Merkel, elle, peut se frotter les mains. En mettant fin à une des dernières guerres de religion qui divisait son pays, elle atténue les conflits, renforce le consenus et rend son parti chrétien-démocrate plus attractif pour certaines couches de la population opposantes de toujours au nucléaire.
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