La religion et son libre exercice jouent un rôle central dans le modèle allemand. Et un certain laissez-faire explique également que dans le passé les querelles homériques à la française emmenés par les défenseurs de la république en danger n'aient pas été exportées de ce côté-ci du Rhin. Les signes religieux sont tolérés parmi les écoliers par exemple en Allemagne. En Bavière d'ailleurs, des crucifix ornent d'souvent les salles de classe. Difficile dès lors d'interdire le port d'un foulard à une musulmane.

La plus haute juridiction du droit du travail avait ainsi autorisé en 2002 une vendeuse à porter le foulard islamique. Les autorités ont dans le passé en revanche débattu des cas des enseignantes qui souhaitaient le porter et se sont prononcé contre.

Le récent cas à la mairie de Francfort constituait une première. La région de Hesse -compétente en la matière- a adopté d'urgence une disposition interdisant aux fonctionnaires le port de la burka. Finalement, l'affaire n'a pas enflé outre mesure. La personne concernée a préféré démissionner appréciant modérémment de figurer d'un coup sous les feux de la rampe.

Même si la région voisine de Basse-Saxe envisage l'adoption d'une disposition comparable, l'heure n'est pas, contrairement à la France, à un débat de fond voire à la promulgation d'une loi interdisant purement et simplememnt la burka.

D'abord pour les raisons juridiques déjà évoquées. Les spécialistes estiment d'ailleurs que la cour constitutionnele jugerait une telle mesure contraire à la liberté de religion protégée par la constitution.

Et puis des raisons plus pragmatiques désamorcent un tel débat avant même qu'il n'ait commencé: dans un pays où l'immigration musulmane est avant tout originaire de la Turquie, pays où la burka est rejettée, les chiffres des femmes qui la portent sont sans aucun doute inférieurs au nombre, déjà dérisoire, estimé en France.