Il est un des hommes politiques allemands les plus expérimentés et les plus brillants. Il est parlementaire depuis près de quarante ans, il a été le bras droit d'Helmut Kohl et longtemps son dauphin, il a négocié le traité d'unification avec la RDA il y a vingt ans. 

Avec Wolfgang Schäuble au ministère des  Finances, Angela Merkel savait qu'elle avait à ses côtés un homme de fer capable de serrer les boulons et de rappeler ses collègues trop dépensiers à l'ordre. 

Brillant, mais aussi autoritaire et inflexible, Wolfgang Schäuble est cloué dans un fauteuil roulant depuis vingt ans, depuis une agression commise par un homme psychiquement instable. Le ministre applique à ses collaborateurs la même auto-discipline à laquelle il s'astreint.

Mais la semaine dernière, il a franchi une ligne jaune que ses prédecesseurs n'avaient jamais dépassé en remettant en place publiquement son porte-parole lors d'une conférence de presse. 

Les nouvelles étaient bonnes pourant puisqu'il s'agissait d'annoncer des rentrées fiscales plus abondantes que prévu. Mais le ministre au dernier moment a voulu changer un tableau figurant dans le communiqué de presse qui ne pouvait plus être prêt à temps pour être distribué aux journalistes. Schäuble demande s'il l'a été. La réponse négative des  journalistes provoque sa colère  "Je vous l'avais bien dit que vous n'y arriveriez pas" assène le ministre à son porte-parole. Et quand ce dernier estomaqué répond qu'il va faire le nécessaire, Schäuble enfonce le clou "vous feriez mieux d'agir au lieu de parler". Le ministre quitte ensuite la salle déclarant qu'il reviendra quand son collaborateur aura fait son travail. 

Depuis Wolfgang Schäuble n'a fait qu'une déclaration ambigûe sans s'excuser vraiment déclarant : "J'ai peut-être surréagi". Son porte-parole a présenté depuis sa démission. 

La scène a donc été visionnée par des milliers d'internautes qui se sont solidarisé avec Michael Offer. La presse en premier soulignant les compétences de l'homme. Une caricature du quotidien "Tagesspiegel" lundi résumait cruellement la situation avec en sous-titre "Le ministre rédéfinit les compétences de son porte-parole". On y voyait Schäuble aboyer devant son porte-parole à genoux devant lui : "Je ne vous ai pas dit de cirer mes chaussures mais de les lécher".

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Rencontre entre Wolgang Schäuble et l'association de la presse étrangère fin août. J'ai eu plus de chance que Michael Offer. Le cirage de pompes m'a été épargné.