Les grèves politiques doivent-elles rester interdites ?

Le débat ferait sûrement doucement rigoler les syndicalistes français. Depuis 1955, les grèves politiques sont interdites en Allemagne. Le patron du syndicat Verdi vient de plaider en leur faveur. Les critiques pleuvent.

Vous avez dit différences culturelles ? En France, les syndicats organisent manifestation après manifestation pour lutter contre un projet de loi du gouvernement. En Allemagne, cela est interdit. Seules les mouvements sociaux qui prennent pour cible les entreprises sont autorisés. Une réalité qui repose non pas sur une disposition législative mais sur un jugement de la plus haute juridiction en matière de droit du travail prononcé en 1955.

Le playdoyer du patron du syndicat des services Verdi Frank Bsirske en faveur de grèves politiques lui a valu ces jours-ci une volée de bois vert, avant tout en provenance de responsables chrétiens-démocrates et libéraux.

En passant, Bsirske avait évoqué une interdiction du droit de grève pour ses concurrents dérangeants qui sont de plus en plus nombreux et qui défendent contrairement à Verdi les intérêts d'un groupe professionnel précis comme les médecins ou bien les pilotes d'avions. On l'imagine, ces derniers n'ont pas apprécié.

Le débat ressemble à une "querelle d'Allemands" car il faut sûrement se lever tôt pour faire la différence subtile entre une grève politique et un mouvement qui ne le serait pas. Lorsque le syndicat de la métallurgie IG Metall avait appelé à la grève contre des entreprises pour obtenir la suppression d'un délai de carence en cas de maladie pour l'indemnisation des salariés, le mouvement avait finalement débouché sur l'adoption d'une nouvelle loi.

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