Hitler sells

L'exposition "Hitler et les Allemands" ouvre le 15 octobre au musée de l'histoire allemande à Berlin.

Pour les publicitaires, c'est le sexe qui permet de mieux vendre un produit. En Allemagne, ça marche bien sûr aussi. Mais le petit caporal autrichien est aussi un bon argument. 

En termes politiquement correct, on peut à juste titre saluer le travail de mémoire accompli en Allemagne. Aujourd'hui encore, le nombre de documentaires télévisés, de unes de magazines et autres médias consacrés au Troisième Reich restent légion. 

De façon plus incorrecte, on peut aussi y voir un côté pervers, le fait que Hitler se vende bien et exerce, même auprès d'une population bien immunisée contre les idées brunâtres -en Allemagne et ailleurs- une certaine fascination. 

L'expositiion qui s'ouvre vendredi au très officiel musée de l'histoire allemande à Berlin suscite déjà un intérêt énorme. Il faut tire que pour la première fois, on ne s'intéresse pas aux crimes du Troisième Reich, au rôle de certaines institutions comme l'armée ou encore aux victimes. Non, cette fois, c'est Adolf Hitler qui est au coeur de l'exposition. 

L'intérêt des médias dépasse bien sûr celui de la presse allemande. Lorsque j'ai décroché mon téléphone lundi pour proposer au service de presse du musée d'organiser à très court terme une visite spécialement pour la presse étrangère, je me doutais que l'intérêt serait au rendez-vous. Je ne pensais pas pour autant qu'en 24 heures 80 des 400 membres de notre auguste assocciation s'inscriraient. 

Car soyons honnêtes, pour nous autres, correspondants étrangers, Hitler reste un bon filon. Plus que les subtilités souvent incompréhensibles et bien ennuyeuses de la politique allemande, un petit coup de fil à la rédaction avec le mot clé "Hitler", "Troisième Reich" ou "Holocauste" garantit un intérêt immédiat et une pige supplémentaire. Alors pourquoi allez se creuser la tête lorsque les Nazis d'hier ou leurs épigones d'aujourd'hui quelque soit leur importance pointent le bout de leur nez. L'affaire est bien vite entendue et le sujet vendu. 

Il y a des thèmes qui étrangement marchent toujours bien, qui souvent ont leur légitimité, mais qui portent avec eux le risque de ne pas se renouveller: les Allemands aiment bien l'art de vivre en France ou tourner en dérision un pays cahotique, sclérosé et pourri. Les Français ont -comme d'autres (jetez un oeil sur les tabloids britanniques) une faiblesse pour les claquements de bottes et les moustachus d'outre-Rhin. 

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