L'Allemagne douze points?

Le Bayern défait face à l'Inter de Milan, Ballack blessé juste avant la coupe du monde : les supporters allemands souffrent ces jours-ci. L'espoir viendra-t-il d'Oslo samedi soir? Après des années de vaches maigres et d'humiliations nationales, le pays va-t-il s'imposer lors du grand prix Eurovision ce week-end ? Avec Lena, l'Allemagne y croit. 

Le Grand Prix, comme on l'appelle en Allemagne, déchaîne chaque année les passions. Le succès, lui, est loin d'être au rendez-vous. La RFA a gagné une seule fois la compétition depuis sa première participation en 1956. C'était en 1982, une certaine Nicole chantait "Ein bisschen Frieden" traduisez un peu de paix, au moment où les missiles Pershing devaient être déployés et où des milliers d'Allemands de l'Ouest descendaient dans la rue pour protester contre cette décision. La demoiselle genre "La petite maison dans la prairie" s'accompagnait à la guitare. Genre Enrico Macias reconvertit en Brunhilde. 

Les dernières années n'ont pas été à la hauteur. Le pire a été atteint il y a deux ans avec la dernière place pour le Girl Band "No Angels" dont le titre "Disappear" était prédestiné. Quelques rigolos ont contribué, c'est le moins qu'on puisse dire, à corriger l'image de l'Allemagne psycho-rigide. Guildo Horn, genre hippie bien défoncé, dégarni devant et très chevelu derrière, sautait sur la scène en déclarant à toute l'Europe: "Guido hat Euch lieb/Guido vous aime". Deux ans plus tard, la vedette de télé privée, l'animateur de talent, Stefan Raab réconciliait tous ceux qui ont maudit l'allemand en classe, les cas, les relatives avec le verbe à la fin et autres horreurs. Il prouvait que la langue de Goethe pouvait être d'une simplicité désarmante avec "Wadde hadde dudde da". 

Enfin, cette année, l'Allemagne veut y croire. Elle vibre pour Lena. La jeune fille qui vient de fêter ses 19 ans va passer son bac en juin et s'est imposée à l'issue d'un casting show. Mais elle dénote par rapport aux clônes qui s'y produisent en général par sa fraîcheur, son sens de la répartie et son charisme. Elle fait très propre sur elle avec juste un petit tatouage discret sur l'épaule et tranche avec les scandales qui frappent les candidats de "Deutschland sucht den Superstar", l'équivalent germanique de la "Star Academy" en France. 

Même les journalistes culture souvent compassés se sont abaissé à s'intéresser à Lena Meyer-Landrut. Et ils ne sont ma foi pas outragés. Le grand public accroche de toute façon. La chanson "Satellite" avec laquelle Lena sera en compétition samedi fait un tabac en Allemagne mais aussi en Grande-Bretagne. Est-ce aussi à cause de l'accent genre Londres populaire qu'un prof lui a refilé? Dans la capitale britannique en tout cas, les bookmakers parient sur la victoire de la jeune Allemande. Le vainqueur du Grand Prix 2009, le Norvégien Aleksander Rybak est un fan : "Je l'aime et je pense qu'elle va gagner". Et Google est aussi sûr de sa victoire. D'après le moteur de recherche, les analyses internationales montrent que Lena est favorite. Google se vante d'avoir pronostique la victoire d'Aleksander Rybak l'an dernier. Mais la numéro deux avait été en revanche placé loin derrière sa place à l'arrivée...

On saura samedi soir si la fièvre pour Lena se traduira par une victoire. L'intéressée est consciente des attentes que ses compatriotes mettent en elle mais elle reste sereine : "L'équipe nationale de football est sûrement plus sous pression que moi". 

Lena Meyer-Landrut interprète "Satellite"

www.youtube.com/watch

 www.facebook.com/home.php#!/lenameyerlandrut

www.lena-meyer-landrut.de/

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1 Comments

Bravo Pascal, joli pronostic ! Du boulot en perspective l'annee prochaine a Berlin...

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