"Cher Michael Ballack"

Vous connaissez Wagner? Non, pas Richard. Franz Josef (à ne pas confondre avec l'empereur d'Autriche et accessoiremment mari de Sissi). Franz Josef Wagner, c'est l'éditorialiste du quotidien "Bild Zeitung", genre beauf de Cabu sous des atours plus bourgeois. Ce matin encore il a frappé fort. 

Dans sa missive du jour adressée au héros déchu Michael Ballack au lendemain de l'annonce du forfait pour la coupe du monde de football du capitaine de la Mannschaft, Franz Josef Wagner reste égal à lui même. 

Seul l'intitulé du papier demeure anodin. Pour le reste, il vaut mieux s'accrocher à son fauteuil pour lire le quotidien populaire, bible de   millions d'Allemands tous les matins. En quelques paragraphes, Herr Wagner nous informe que sa première réflexion à l'annonce de cette terrible nouvelle aura été "Merde" (traduisez "Scheisse"). Son mot fétiche revient d'ailleurs à trois reprises en quelques lignes: une fraîcheur intellectuelle hors pair et des commentaires profonds. 

Le coupable en prend aussi pour son grade. Kevin-Prince Boateng, l'auteur du tacle qui empêche Ballack de participer au mondial, "un trou du cul qui lui a ruiné son rêve. Un joueur de troisième catégorie". Et notre collègue au style irrésistible de remettre ça une phrase plus tard: "ce sont toujours les trous du cul qui détruisent tout". 

Y compris le plaisir de lire la presse le matin. 

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