23 avril 1516: le duc Guillaume IV de Bavière promulgue le "Reinheitsgebot", traduisez "décret sur la pureté de la bière". Une des plus vieilles règlementations alimentaires européennes voit le jour. On ne plaisante pas avec ce symbole national. 

En clair, le décret stipule que la bière ne peut contenir que de l'orge, du houblon et de l'eau. Quand la Bavière adhère à l'Empire allemand en 1860, elle pose comme condition de garder sa loi qui s'étend ensuite à toute l'Allemagne. 

150 ans plus tard, la bière allemande offre toujours une diversité sans pareil: 1300 brasseurs et 5000 sortes de bière. A raison d'une par jour, il vous faudra pas loin de 15 ans pour les goûter toutes...

Mais tout n'est pas si rose. Les Allemands boivent de moins en moins de bière. 121,4 litres l'an dernier contre 172 en 1992 année record post-réunification. Cela fait tout de même une bouteille par jour d'après les statisticiens aux calculatrices savantes. 

Face à ce recul, les fusions de brasseries augmentent, la guerre des prix fait rage dans les supermarchés. Et les producteurs font preuve d'imagination pour sortir de nouveaux produits dérivés avec du coca-cola, de la limonade, des goûts exotiques ou tout simplement moins d'alcool. Avec cette diversification, ils compensent le recul de la consommation pour la bonne vieille bière. 

Après un hiver rigoureux pas très favorable, les brasseurs se réjouissent du printemps qui pointe enfin le bout de son nez. La règle magique 22-22 devrait bientôt entrer en vigueur: 22 degrés à 22 heures, c'est le temps idéal pour la consommation. Ils espèrent aussi que le public viewing durant la coupe du monde de football leur sera favorable. 

Et puis cette année, une institution synonyme par execellence du made in Germany folklorique fête ses 200 ans: la fête de la bière de Munich qui à la rentrée restera ouverte un jour de plus.