20 avr. 2010 - 11:52
La bonne vieille Union chrétienne-démocrate (CDU) n'est plus ce qu'elle était. Avec Angela Merkel à sa tête, le parti a fait en dix ans une mue spectaculaire, à commencer par les questions de société. Depuis hier, l'Allemagne a une ministre d'origine turque et musulmane. Aygül Özkan, une juriste de 38 ans, devient ministre des affaires sociales dans la région de Basse-Saxe.
La CDU de grand-papa, fleurait bon l'encens. On y était catholique pratiquant, partisan de la famille traditionnelle où la femme reste au foyer pour s'occuper des enfants. Les étrangers et autres minorités étaient des OVNI inconnus.
Mais depuis qu'une protestante sans enfants active depuis toujours et qui a longtemps vécu dans le pêché du concubinaage, une certaine Angela Merkel, dirige le parti, la CDU a pris des couleurs que l'on n'aurait jamais soupçonné.
Il y a dix ans encore, le parti chrétien-démocrate affirmait encore haut et fort que l'Allemagne n'était pas un parti d'immigration aveuglé par une idéologie passéiste qui lui faisait pratiquement renié les deux millions de Turcs vivant dans le pays.
Aygül Özkan est le prototype d'une jeune génération d'origine turque qui a réussi. Cette femme active qui est née et a grandi à Hambourg travaille à un poste de responsabilité dans le secteur des télécommunications.
Ca n'est peut-être pas un hasard si le ministre président de la Basse-Saxe Christian Wulff est allé à la pêche à Hambourg pour recruter cette ministre d'un nouveau genre. La ville est en effet dirigée par un maire chrétien-démocrate ouvertement homosexuel qui gouverne avec les Verts. Impensable dans la CDU d'antan!
Autre innovation dans le cadre de ce remaniement ministériel régional dont l'ampleur dépasse ce cadre: pour la première fois depuis la chute du mur, une Ossi -traduisez Allemande de l'Est- devient ministre à l'Ouest. Jusqu'à présent, le contraire prévalait. De vieux routiers de la vie politique ouest-allemande avaient été faire une deuxième carrière à l'Est avant de céder la place à des autochtones. Mais jamais encore une personnalité socialisée dans l'ex-RDA n'avait franchi l'ancien mur pour prendre un portefeuille régional à l'Ouest. Johanna Wanka, une scientifique de formation, quitte le Brandebourg (la région qui entoure Berlin) pour la Basse-Saxe. Elle devient ministre de la recherche à Hanovre, poste qu'elle a déjà occupé durant neuf ans à Potsdam.
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