200 à 400 millions d'économies: le pactole n'est pas négligeable pour les communes allemandes. Le ministre des transports a décidé tout simplement de supprimer une loi adoptée par son prédecesseur à l'automne dernier. Les municipalités ne sont plus obligées d'investir des sommes rondelettes pour changer des panneaux toujours en état et ce pour un relookage très marginal.

La bureaucratie aveugle a perdu la bataille, sauf pour les communes zélées qui ont déjà appliqué la loi et qui dépensé de l'argent pour rien. De l'argent qu'elles auraient pu utiliser par exemple pour combler les nids de poule après un hiver rigoureux. Des dégâts qui ont produit indirectement de nouveaux panneaux. Les municipalités sans le sou ont trouvé une recette pratique: plutôt que de refaire les chaussées ce qui coûte cher, elles installent des panneaux limitant en ville la vitesse à 30 km/h voire moins. 

Mais la saine mesure prise mardi par le ministre des Transports n'empêche pas d'autres divagations de faire des ravages. Dans un article, un journal s'interroge ce mercredi sur le point de savoir si l'Allemagne bat des records en matière de panneaux de signalisation. Une question en soi légitime. Mais surgissent ensuite des questions qui auraient pu occuper un thésard quelques années et qui témoignent du sens du détail made in Germany: tous les panneaux sont-ils recensés? Qu'est-ce-qu'un panneau? Quid d'une barre métallique verticale sur laquelle plusieurs informations sont accrochées? Et les petites informations supplémentaires par exemple pour les panneaux d'interdiction de stationnement (à gauche, à droite, sur les côtés), constituent-elles autant de panneaux supplémentaires ou non?

Autant le dire, après ce tournis intellectuel qui s'achève sur autant d'incertitudes existentielles, une loi détaillée s'impose.