Il a été un homme d'affaires reconnu; il a assaini pendant sept ans les finances de Berlin au bord du gouffre, il appartient aujourd'hui au directoire de la Bundesbank: mais Thilo Sarrazin reste le "bad boy" et le roi de la provocation politiquement non correcte. Dernière sortie de ce social-démocrate au salaire confortable : "Les pauvres n'ont qu'à prendre des douches froides pour faire des économies, c'est beaucoup plus sain".
Photo: Thilo Sarrazin (Bundesbank)
Dans son interview publiée lundi le jour même où son parti débattait à Berlin d'une éventuelle exclusion pour des propos antérieurs, Thilo Sarrazin poursuivait sa croisade contre les bénéficiaires de l'aide sociale avec des arguments fleurant bon le racisme social. Pour lui, certains versements seraient superflus, l'intelligence étant héritée. En clair, ça ne sert à rien de dépenser de l'argent en espérant que l'école va corriger le tir.
Thilo Sarrazin avait dans le passé expliqué aux mêmes bénéficiaires de l'aide sociale comment survivre avec moins de cinq Euros par jour. A l'époque responsable des finances de la ville de Berlin, il avait bricolé patiemment des menus types censés être équilibrés pour prouver que l'aide sociale suffisait pour vivre. Tout cela dans une capitale allemande où le nombre de bénéficiaires d'aides publiques en tout genre atteint des sommets.
A l'automne dernier, une interview donnée à "Lettre internationale" a non seulement fait connaître la revue à des personnes qui n'en auraient jamais entendu parler. Elle a ausssi secoué le cocotier politico-médiatique. En expliquant que la majeure partie des Turcs et des Arabes à Berlin n'avaient pas de fonction productive "à part peut-être pour le commerce des fruits et légumes", le membre du directoire de la banque centrale allemande avait provoqué un tollé dont il a le secret et dont il jouit visiblement. Il estimait aussi "ne pas avoir à reconnaître quelqu'un qui vit du soutien de l'Etat tout en rejetant ce même Etat et qui produit en permanence des petites filles portant le foulard".
Le maire de Berlin avait longtemps couvert son responsable des finances lorsque Sarrazin gérait les comptes de la capitale contribuant à réduire sensiblement son endettement. Mais les camarades commencent à perdre patience avec leur franc-tireur et une procédure d'exclusion est en cours dont le résultat ne sera connu que dans quelques semaines.
Le franc-tireur a encore frappé: lors d'une discussion publique, Thilo Sarrazin a suggéré une méthode percutante pour améliorer les performances scolaires des élèves et accroître le rôle des parents. Si leurs enfants arrivent à l'école deux fois de suite sans avoir fait leurs devoirs, leurs allocations familiales devraient être divisées par deux.
1 Comments
C'est bête et méchant. Comment peut-on dire des âneries pareilles à ce niveau, simplifier les choses ainsi, bêtement et brutalement...
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