Grève peau de chagrin

On prête à Lénine un mot fameux sur les "révolutionnaires" allemands qui acheteraient un billet de quai avant de monter dans le train de la révolution. Autant dire que Vladimir Ilitch ne comptait pas sur ses camarades germaniques pour organiser le grand soir bolchevique. La grève "historique" chez Lufthansa donne une nouvelle actualité à ce bon mot.

On nous avant annoncé "la grève la plus importante de l'histoire du transport aérien" allemand. Déjà le catastrophisme latent des médias autochtones remontaient à la surface et la fin du monde était proche à en croire certaines unes. 

A l'arrivée, les quatre jours de grève des pilotes de Lufthansa auront pris fin après 24 heures. Il aura suffi qu'un juge saisi par la direction de la société gronde les plaignants priés de bien vouloir retourner à la table des négociations pour que ces derniers obtempèrent sans mot dire. 

Il faut dire que la grève est à l'Allemagne ce que la bombe atomique est pour les puissances nucléaires, l'arme de dernière instance qu'un syndicaliste Folamour n'active pas comme il l'entend à l'aide d'un bouton rouge destructeur. Des règles très précises et des étapes intermédiaires très strictes font tout pour désamorcer cette arme ultime à laquelle on ne recourt que lorsque le dialogue social vache sacrée du modèle allemand tousse un peu trop fort. 

Chez Lufthansa, patronat et syndicat n'avaient plus rien à se dire depuis décembre et le conflit paraissait pré-programmé. Les pilotes du syndicat Cockpit ont roulé les mécaniques pour finalement mettre fin sagement à leur mouvement "léninifiant". 

Photo: Johannes Eisele/Reuters

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