Il est vrai que les responsables de la Berlinale avait pris les devants face à une municipalité et des services de la voirie complètement dépassés par la rigueur de l'hiver. Les trottoirs autour du palais du festival avaient été déblayés à coup de marteaux piqueurs par une entreprise privée. 

Le commun des mortels, lui, a pu ces dernières semaines s'entraîner d'arrache-pied (ou de glisse pied) pour les JO d'hiver en effectuant des pirouettes peu graciles et en se ramassant, au mieux avec quelques bleus, au pire avec plusieurs fractures sur des trottoirs recouverts d'une épaisse couche de glace. 

"Scandale", "chienlit", "gabegie": la litanie des gros titres de la presse populaire n'y a rien fait. La capitale allemande, une fois de plus, n'a pas brillé. Les chaussées, déjà mal en point d'une ville en ruines, ont trinqué cet hiver. La conduite en ville constitue un bon entrainement pour une course d'obstacles entre des nids de poule abyssaux. Berlin n'a plus de soux pour les reboucher.

Et puis il y a les pannes du S-Bahn -traduisez pour faire simple RER. Depuis des mois, parce que la société mère, la Deutsche Bahn, a fait trop d'économies sur la maintenance, les trains ne sont plus sûrs. Les services compétents ont priés l'entreprise de les réviser. Et depuis des mois -et ça n'est pas près de finir- la capitale de la première puissance européenne n'offre qu'un service au rabais. Le scandale perdure; quelques responsables tirent leur révérence; les passagers placides prennent leur mal en patience ou ressortent leurs vélos. S'ils ne se cassent pas la figure sur la glace avant.