La reine mère en danger?

Le crépuscule des Dieux ou plutôt celui de la déesse. Les commentaires dans les médias sur les conséquences négatives pour Angela Merkel de l'affaire des écoutes effectuées par les services secrets allemands pour le compte de leurs homologues américains se demandent si la chancelière ne pourrait pas cette fois faire les frais de ce nouveau scandale. Mais le microcosme berlinois reflète-t-il vraiment le sentiment de l'Allemagne profonde? 

L'affaire domine l'actualité en Allemagne. Les services secrets allemands auraient pour le compte de la NSA américaine espionné et livré des informations qui n'avaient pas vraiment à voir avec la lutte contre le terrorisme mais concernaient des responsables européens ou des entreprises. Jusqu'à présent, Angela Merkel fidèle à sa stratégie habituelle ne pipe pas un mot et laisse son porte-parole ou des proches s'exprimer. Une stratégie "téflon" ponctuée de déclarations de principe

du genre "s'espionner entre amis, ça ne se fait pas".

caricature Heiko Sakurai "Savoir quoi? Qu'est-ce-que j'aurais dû savoir?"

 

Les journaux abondent d'articles sur les détails de l'affaire et les commentateurs se demandent si cette fois l'image et la popularité de la chancelière ne pourraient pas être égratignées. A voir. Certes les Allemands de plus en plus distants à l'égard du grand frère américain n'apprécient pas les pratiques de leurs alliés et les "négligences" de leurs propres services secrets. Mais Angela Merkel est-elle menacée? L'agitation politico-médiatique à Berlin avec une affaire hautement complexe -comparable à celle du fusil G36 du ministère de la Défense qui ne tire pas droit- atteint-elle vraiment Monsieur tout le monde? Pour y comprendre quelque chose, il faut être un expert et la matière est austère. "Mutti" va-t-elle voir son rôle de mère de la nation protectrice et rassurante remis en cause? Rien n'est moins sûr.

 

Les sociaux-démocrates alliés -ou prisonniers?- d'Angela Merkel au sein de la grande coalition ruent actuellement dans les brancards gouvernementaux et tentent d'exploiter l'affaire pour égratigner "Miss Teflon". Le SPD qui ne décolle pas dans les sondages scotché sur de maigres 25% et se demande déjà qui va aller au casse-pipe en 2017 contre Merkel. Il espère avoir trouvé avec les grandes oreilles des services secrets un angle d'attaque anti-téflon. Enfin. Mais si l'affaire s'enlise et tombe une fois de plus dans l'oubli, les sociaux-démocrates pourraient se voir accuser d'avoir voulu déboulonner la statue de la commandante.

 

 

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