Le complexe urbain de la CDU

Les élections régionales à Hambourg dimanche ont débouché sur une claque historique pour la CDU d'Angela Merkel avec 15,9% des voix soit trente points de moins que les sociaux-démocrates du SPD, emmenés il est vrai par un maire sortant très populaire. Mais au-delà des facteurs locaux, la CDU a de plus en plus de mal à séduire les électeurs dans les grandes villes. Un danger pour l'avenir lorsque lors des élections nationales, la populaire Angela Merkel ne sera plus là pour tirer le score de son parti vers le haut.

La réunion hebdomadaire des instances dirigeantes de la CDU lundi matin au lendemain de l'élection de Hambourg n'avait rien d'une partie de plaisir. Les chrétiens-démocrates qui ont dirigé la ville durant dix ans entre 2001 et 2011, engrangeant des résultats supérieurs à 40%, n'ont obtenu avant-hier que 15,9% des voix devançant de 2,5 points seulement les Verts. Un naufrage.

la CDU rame depuis des années pour séduire les électeurs urbains. Le parti a pondu différentes propositions pour séduire un peu mieux cet électorat rêtif. Ironie de l'histoire, son candidat a Hambourg avait été l'auteur d'un des rapports. Comme son prédécesseur et camarade de parti à la tête de la cité hanséatique Ole von Beust, il avait pour lui l'image d'un libéral ouvert, notamment à l'égard de l'électorat écolo, auquel la CDU fait de plus en plus les yeux doux. Et comme Ole von Beust, le candidat de la CDU ce dimanche était ouvertement homo, un chiffon rouge autrefois dans un parti longtemps très marqué par la morale chrétienne traditionnelle.

La CDU ne dirige aucune des dix plus grandes villes allemandes, même si ses élus dans  certains conseils municipaux constituent le groupe le plus important. L'effondrement du parti libéral lors des dernières élections nationales de septembre 2013, un allié traditionnel de la CDU, a constitué un coup dur pour le mouvement d'Angela Merkel.

Les chrétiens-démocrates sous la direction de la chancelière s'se sont pourtant considérablement modernisé depuis 15 ans notamment sur les sujets de société avec un profil plus libéral susceptible de séduire un public citadin. Mais visiblement la greffe n'a pas prise. Et ce cours plus centriste que conforte la politique économique et sociale des chrétiens-démocrates laisse le champ libre sur son flanc droit à l'alternative pour l'Allemagne, ce nouveau parti populiste de droite qui après être entré dans trois parlements régionaux de l'Est du pays l'an dernier y est également parvenu ce dimanche à Hambourg. Cet émiettement du paysage politique rend les coalitions envisageables encore plus complexes et risque de conduire à une multiplication de l'option toujours majoritaire à savoir la grande coalition entre chrétiens et sociaux-démocrates.

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