Il n'y a quasiment plus d'appartements libres à Berlin. 2500 soit 2% du total sont disponbiles à court terme d'après des chiffres publiés cette semaine. Conséquence : les loyers toujours comparativement bas dans la capitale allemande augmentent. La ville attire de plus en plus de personnes venues d'ailleurs. Les articles sur la gentrification abondent dans la presse locale.
La ville propriétaire de cet énorme espace vert de 300 hectares, plus grand que Central Park, veut construire entre autres près de 5000 logements sur les abords de l'ancien aéroport fermé en 2008 sur une superficie de 70 hectares. Le reste doit rester un terrain de jeux largement adopté par les Berlinois depuis son ouverture il y a quatre ans. Et pourtant un referendum d'initiative populaire qui se tient dimanche appelle à empêcher ce projet qui veut pourtant contribuer à améliorer le marché immobilier. Cherchez l'erreur!
Tempelhof agite les émotions à Berlin depuis longtemps. Le premier aéroport de la ville ouvert dans l'entre-deux guerres avec son aérogare géant -un des plus grands bâtiments du monde- a été le théâtre notamment du pont aérien qui a permis en 1948-49 de ravitailler Berlin-Ouest durant le blocus initié par les Soviétiques.
Lorsque sa fermeture a été annoncée en prévision de l'ouverture du nouveau grand aéroport, l'émotion des nostalgiques de Berlin-Ouest a été grande Leurs concitoyens de l'Est sont en revanche restés de marbre. Un premier referendum d'initiative populaire contre la fermeture d'un aéroport en plein centre-ville avec les nuisances qui y sont liées et à l'époque non rentable a échoué.
Curieusement, l'ouverture de l'espace pour la population a ensuite fait polémique. Les Berlinois seraient-ils malgré leur côté alternatif bobo quelque peu conservateurs rejettant par principe tout changement? On peut se le demander.
Car les mêmes personnes qui rejettent toute construction sur le site de l'ancien aéroport sont souvent celles qui critiquent aussi la gentrification de la ville et l'augmentation des loyers.
Pour conserver leur terrain de jeux intact, une initiative s'est mise en place et a rassemblé 185.000 signatures de Berlinois permettant d'imposer la tenue d'un referendum qui se tient ce dimanche en marge des élections européennes. Les défenseurs de ce vote rejettent le projet de la ville estimant qu'il privilégie les investisseurs privés et ne permettra pas la construction de logements abordables.
La mairie répond qu'il faudra construire environ 250.000 logements d'ici 2030, que le site de l'ancien aéroport a l'avantage d'être entre les mains de la puissance publique et souligne que la moitié des logements à Tempelhof aura un loyer allant de 6.5 à 8 Euros le mètre carré.
La tenue du referendum le jour des élections européennes peut favoriser la participation. Mais le quorum nécessaire -un quart des électeurs inscrits doit voter oui- a été difficile à atteindre dans le passé. Un sondage donnait une semaine avant le scrutin une majorité de 54% en faveur de l'initiative citoyenne contre 39% pour le projet de la mairie.
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