O mein Gott!

La bonne vieille démocratie-chrétienne n'est plus ce qu'elle était, catholique, conservatrice et partisane des trois K pour la gente féminine (en allemand "Kirche, Küche, Kinder"; en français: "Eglise, cuisine, enfants").

Dernier exemple en date, des chrétiens-démocrates peu suspects de gauchisme et d'athéisme exalté se prononcent contre le célibat des prêtres. Benoît XVI se serait bien passé de cette proposition à quelques mois de sa visite officielle dans son pays natal.

Dans la bulle (sans jeu de mots), on peut lire:

"Je ne connaîtrai pas le mariage des prêtres de mon vivant, mais nos enfants auront peut-être cette chance !!"

"Nous appartenons à un cercle de chrétiens engagés et nous estimons qu'il est urgent de demander aux évêques allemands face au manque inquiétant de prêtres de permettre à des personnes non célibataires d'accéder à cette fonction".

Le texte paru dans la presse allemande à la fin de la semaine dernière n'est pas signé par des suppôts de la théologie de la libération et par des libertaires aux moeurs dévolues. Non, on trouve en bas de ce texte des noms de chrétiens-démocrates reconnus comme le président du parlement allemand Norbert Lammert, la ministre et catholique pratiquante Annette Schavan et même l'ancien secrétaire-général de l'organisation regroupant les catholiques allemands laïques.

Les évêques allemands ont réagi avec retenue pour ne pas froisser les signataires qui leur sont proches, mais l'enthousiasme n'est pas au rendez-vous tant il est clair que le pape est loin de flirter avec de telles idées.

Cette proposition témoigne en tout cas de l'évolution de la démocratie-chrétienne sur les sujets de société. La présence à la tête de ce mouvement traditionnellement dominé par les catholiques rhénans d'une protestante originaire de l'ex-RDA, Angela Merkel, divorcée, et qui a longtemps vécue avec son actuel mari en se passant des liens sacrés du mariage, cette présence en dit long sur l'évolution des esprits. 

Le fait que l'ancienne ministre de la Famille aujourd'hui en charge du Travail, Ursula von der Leyen, mère active de sept enfants, se soit battue pour améliorer les possibilités pour les femmes allemandes de travailler constitue aussi une évolution inconcevable du temps de Konrad Adenauer. A l'époque du premier chancelier de l'après-guerre, les femmes avaient d'abord leur place aux fournaux. 

Le nouveau président de la république, Christian Wulff, s'est séparé de sa femme pour se remarier avec une ancienne collaboratrice sensiblement plus jeune que lui et qui arbore un superbe tatoo sur l'épaule. On est là aussi avec cette famille patchwork très loin de la classique union fidèle aux principes de l'Eglise catholique.

Et la présence pendant un temps à la tête de Hambourg d'un maire chrétien-démocrate ouvertement homosexuel aurait été inconcevable au sein de démocratie-chrétienne d'autrefois.

Le parti fort de ses personnes représentatives d'une évolution en profondeur espère bien séduire à l'avenir plus que par le passé un public citadin et éclairé que le mouvement a longtemps rebuté en raison de  son conservatisme étriqué.. 

 

Tags :

2 Comments

ce sont des catholiques qui n'appartiennent pas à la hiérarchie de l'Eglise

"les catholiques allemands laïques."... catholiques laïques ???
ca veut dire quoi ??

Poster un nouveau commentaire

Le contenu de ce champ ne sera pas montré publiquement.
CAPTCHA
Cette question vous est posée pour vérifier si vous êtes un humain et non un robot et ainsi prévenir le spam automatique.