Des mines anti-personnelle à Berlin!

La comparaison explosive est signée "Bild Zeitung". Le journal à sensations publiait hier cette photo d'une rue de Berlin: les croix rouges -56 sur les 500 mètres de cette rue d'un quartier populaire- sont des mines malodorantes et glissantes, des défections canines. Une députée verte a proposé que les chômeurs nettoient les trottoirs. Nouvel épisode du bashing anti-misérables. 

Heureusement que "Bild Zeitung" est là pour nous informer au ras des pâquerettes -ou plutôt des trottoirs- des dures réalités de la vie citadine. Le quotidien qui n'en rate pas une a envoyé ses reporters sillonner les rues du quartier populaire de Neukölln où le nombre de chiens fait statistiquement concurrence à celui des chômeurs. Résultat de ces statistiques scientifiques et au parfum irrésistible et après un slalom géant sur les trottoirs gluants: 56 m... de chiens sur 500 mètres. 

La presse nous apprend par ailleurs que le poids total des déjectionns canines dans la capitale allemande s'élève à 50 tonnes par jour. Il y a des fonctionnaires dont les calculettes ont dû chauffer pour en arriver à ce remarquable résultat. 

Claudia Hammerling -en bas à droite de la photo- une élue locale des Verts dont personne n'avait entendu parler avant ces propositions pascales et canines a lancé le débat. Elle a proposé que les chômeurs ramassent les crottes de chiens. Il y a un an et demi, un autre élu local berlinois, libéral celui là, avait suggéré qu'ils chassent les rats des rues de la capitale allemande. Et il y a peu, le débat agitait le landerneau politico-médiatique national avec les déclarations du ministre libéral des affaires étrangères Guido Westerwelle qui proposait que les chômeurs déblaient les trottoirs recouverts de neige cet hiver.

A nouveau, tout ce que l'Allemagne compte de bonnes âmes politiquement hyper-correctes a hurlé tout le mal qu'il pensait de cette proposition malodorante. Le conseil central des juifs d'Allemagne s'est même fendu d'une déclaration assassine mais quelque peu déplacée comparant les propositions de ceux qui suggèrent que les chômeurs fournissent un travail pour la collectivité avec la situation sous le Troisième Reich. Un argument massue qui marche toujours dans ce pays.

0 Comments

Poster un nouveau commentaire

Le contenu de ce champ ne sera pas montré publiquement.
CAPTCHA
Cette question vous est posée pour vérifier si vous êtes un humain et non un robot et ainsi prévenir le spam automatique.