Vladimir, Adolf et les autres : comparaison n'est pas raison

C'est un argument massue. Rien de tel pour discréditer un responsable politique, un régime honni ou un phénomène indésirable qu'une bonne vieille comparaison avec Hitler ou le Troisième Reich.

Mais l'argument choc se retourne souvent contre son auteur contraint à des rétropédalages acrobatiques ou une démission humiliante. Surtout en Allemagne où les susceptibilités sur ce sujet sont très exacerbées et les accusations de relativisme pré-programmées. Dernière victime en date, le ministre des Finances Wolfgang Schäuble qui a comparé il y a quelques jours la politique de l'Allemagne dans les années trente dans les Sudètes pour rattacher au Reich cette région et les Allemands qui y vivaient et celle de Poutine en Crimée avec la population russe aujourd'hui. 

 Durant les heures chaudes de la guerre froide, la comparaison fleurissait pour évoquer le socialisme réel honni par l'Allemagne de l'Ouest (l'anti-communisme ayant par ailleurs aussi ses racines sous le Troisième Reich). Dans les années soixante, c'est l'extrême-gauche, notamment les étudiants, qui critique le régime ouest-allemand avec de telles comparaisons pour dénoncer les lacunes du travail de mémoire sur le Troisième Reich. 

Et puis des responsables n'hésitent souvent pas à faire de telles comparaisons,en général dans des interventions spontanées sans réfléchir aux conséquences que ces déclarations peuvent produire. 

Le chancelier Helmut Kohl au départ très sceptique à l'égard de Gorbatchev avait comparé sa politique à la propagande de Joseph Goebbels. Après l'affaire des caisses noires de son parti chrétien-démocrate, l'ex-chancelier avait dénoncé les attaques dont il était l'objet aux persécutions des juifs sous le Troisième Reich. La communauté juive avait dénoncé la comparaison. 

Juste avant les élections législatives de 2002, la ministre de la Justice sociale-démocrate Herta Däubler-Gmelin compare la politique du président américain Bush à celle de Hitler. La carrière politique de la ministre prend fin. 

Quand le cardinal Meisner dénonce la pilule abortive RU 486 en la comparant au gaz Zyklon B utilisé dans les chambres à gaz des camps de concentration nazis pour exterminer les juifs déportés, le scandale fait fureur (ou Führer...). 

Bref, l'argument massue se retourne souvent contre son utilisateur. Wolfgang Schäuble a été critiqué. Le ministre s'en est pris aux médias accusés d'avoir rapporté ses propos de façon incomplète omettant une phrase dans laquelle il précisait que sa comparaison entre les Sudètes hier et la Crimée aujourd'hui n'équivalait pas à mettre Vladimir Poutine sur le même plan que Adolf Hitler. 

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1 Comments

Il est dure,ok,mais pas de comparaison avec hitler!Vladimir Poutine est fort,intelligent,beau,il me plait beaucoups cet homme,si la France est embarrasse de le recevoir,pas moi,c'est un plaisir de voir ce vrai homme,j'aimerais beaucoups l'embrasser...

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